Son histoire

Naissance d’une épice

Les premières traces du safran seraient nées en Asie Mineure, voire dans le bassin méditerranéen. Durant plusieurs siècles, les Perses auraient pratiqué et transmis leur savoir dans cette partie du monde, envers les Romains, les Grecs et même les Chinois.

Très vite, le safran est utilisé dans le domaine culinaire lors des grandes fêtes religieuses afin d’apporter sensualité et longévité.

Côté couleurs

En premier lieu, il y a plusieurs siècles déjà, les pistils du safran étaient utilisés pour leur pouvoir tinctorial : grâce à la crocine, substance contenue dans les stigmates, scientifiques, peintres et autres artisans l’ont utilisé pour obtenir des couleurs allant du rouge au jaune. C’est ainsi que le safran fut utilisé pour teinter des vêtements royaux, des soieries, des cuirs, de la laine etc.

Aussi, on mélangeait l’épice avec de l’encre afin d’obtenir de l’encre rouge ou bien jaune pour l’écriture des édits et documents royaux, voire pour copier les prières, faire de la calligraphie ou participer au travail des enluminures.

Du côté des Égyptiens, le safran est au cœur de l’art puisque sa couleur sert à colorer peintures, papyrus, bois, murs etc.

Côté cosmétiques

La plante du safran s’est vite imposée comme un élément central dans les usages cosmétiques, soit en infusion soit utilisé en application cutanée. Ne sait-on pas que Cléopâtre utilisait le safran dans ses produits de beauté, notamment son eau de toilette, le kyphi – une huile parfumée aux notes orientales miellées.

Il faut savoir également que la fleur possède des vertus antioxydantes déjà bien connues à l’époque antique. Parfums, bains, onguents étaient préparés avec l’épice car elle apportait virilité, beauté et bien-être.

Autre recette méconnue : les femmes de la Renaissance italienne employaient du safran dans la préparation de la décoction permettant d’obtenir le fameux blond vénitien.

Côté médical

L’épice du safran est très vite utilisée dans l’histoire afin d’apporter des soins, apaiser des maux, de soigner. Il est important de se rappeler qu’avec le miel, le safran était au cœur de multiples recettes médicinales qui ont été oubliées au fil des siècles.

Le safran est connu pour être « l’épice qui guérit tout » [dixit les médecins de l’Antiquité].

Déjà, les Égyptiens le prescrivaient contre les maux d’estomac. Des botanistes ont très vite découvert les bienfaits de l’infusion du safran dans le thé ou de riz. Il permettait alors de soigner les blessures des soldats au combat en préconisant des bains chauds safranés après les batailles.

Concernant le sommeil, le kyphi a le pouvoir d’amener doucement le sommeil, d’apaiser tensions et anxiété en apportant calme et quiétude [dixit Plutarque à l’Antiquité].

Côté désir

Il faut savoir que le safran est aussi un filtre d’amour. En infusant ses pistils dans du thé ou autre boisson, il apporte des vertus aphrodisiaques. Il est reconnu comme un stimulant sexuel apportant sensibilité et désir chez la femme, puis vitalité et virilité chez l’homme.

Côté cuisine

L’utilisation du safran en cuisine remonte également à plusieurs siècles avant notre ère. Égyptiens et Romains l’utilisaient dans de nombreuses recettes pour les grandes occasions. On safranait les mets pour inviter à la joie, évitant que cela dégénère entre les convives, notamment lors des parades militaires.

Dans leurs boissons, les Égyptiens parfumaient leurs bières pour les offrandes. Plus tard, les Celtes et ensuite les Gaulois ont pratiqué des recettes safranées dans des régions qui nous rappellent aujourd’hui l’histoire de cette épice.

Le safran a été vénérée dans le Gâtinais au moyen-Âge et ce jusqu’à la veille de la Première Guerre Mondiale, puis dans tout le pays lors des célébrations de fêtes comme la Saint-Jean, lors desquelles on peignait le corps de safran pour se protéger des flammes.

Enfin, le safran est devenu, les siècles passant, une épice délicate et qui apporte une touche vivifiante à nos préparations et plats.

Excellent exhausteur de goût chez les fruits, il est utilisé dans la gastronomie française auprès des grands chefs étoilés. Ces derniers ont participé à en faire un produit d’exception, sachant le mettre en valeur avec son goût floral unique et enivrant.